Les distilleries en Martinique : des distilleries et des marques connues dans le monde entier
Dites «fumantes», sept distilleries sont encore en activité sur l’île. La plupart des distilleries proposent des rhums blancs, ambrés et bien sûrs, une magnifique collection de rhums vieux, avec des éditions et des cuvées spéciales, des millésimes, et des finitions très raffinées. L’usine du Galion à La Trinité, qui produit également du rhum traditionnel Grand Arôme et Grand Fond Galion, est la dernière usine sucrière de l’île.
Distillerie des Plantations Saint James (Sainte Marie)
La distillerie Saint James distille les rhums de sa marque, ainsi que les rhums J.Bally, Madkaud, Hardy et une partie des rhums Dillon.
Les origines du Rhum Saint James datent de 1765, quand le Révérend Père Edmond LEFEBURE, invente une eau-de-vie de cannes à sucre d’une grande finesse pour l’époque, qu’il produit dans une distillerie installée sur les hauteurs de Saint Pierre, dite sucrerie du Trou Vaillant. Vers la fin du 18ème siècle, la Martinique est autorisée à vendre son rhum, excepté en Métropole. C’est principalement pour séduire les clients Américains qu’on lui donne le nom de Saint James. A la fin du 19ème siècle, Paulin Lambert, un négociant marseillais, achète différentes distilleries Martiniquaises dans l’intention d’y produire des rhums agricoles supérieurs. Il dépose la marque en 1882 et invente la célèbre bouteille carrée, plus pratique pour le transport dans les cales des bateaux. Située sur la côte Nord Atlantique, dans la ville de Sainte Marie, où toute la production fut centralisée en 1974, la distillerie Saint James appartient au patrimoine culturel de la Martinique. Saint James possède 300 hectares de plantations à Sainte-Marie, La Trinité et Le Lorrain. Propriété de La Martiniquaise depuis 2003, la distillerie Saint James produit plus de 3 millions de litres de rhum par an. Saint James est l’unique rhum agricole commercialisé dans plus de 50 pays, proposant une gamme très étoffée.
J. Bally
Jacques Bally est un jeune ingénieur des Arts et Manufactures quand, en 1917, il rachète l’Habitation Lajus au Carbet, qui date de 1670. Il la réhabilite en faisant construire une distillerie. Après un petit succès sur le plan local, Jacques Bally suit son intuition et se concentre les rhums vieux, pour lesquels il réserve systématiquement une partie de sa production à partir de 1924. En 1930, il dessine les bouteilles mythiques en forme de pyramide qui lui apportent une renommée mondiale. Un de ses fils le rejoint après la seconde guerre et ensemble, ils continuent d’améliorer les installations. En 1976, le rhum Bally, produit par Saint James dans sa colonne créole, mais une partie de l’élevage se fait encore dans les chais de Bally. En 1987, la marque et sa colonne créole sont déplacées à la distillerie du Simon, et en 1996, toute la production est transférée chez Saint James, où le rhum Bally bénéficie d’une élaboration tout à fait particulière ; la production a lieu durant la saison la plus sèche et le rhum est élevé exclusivement en fût de chêne. Seules 250 000 litres de rhum sont mis en vente chaque année.
Madkaud
Le rhum Madkaud fut créé au Carbet, à Fond Capot en 1895. Fonctionnant parallèlement à plusieurs autres petites distilleries, dont celle de La Digue située au Lorrain, appartenant toutes à la même famille, la marque Rhum Madkaud devient très présente sur le marché local. Aux débuts des années 60, notamment pour des problèmes de rentabilité, la distillerie de Fond capot cesse toute activité et la production, réduite de moitié, n’est plus assurée que par la distillerie du Lorrain, qui ferme à son tour dans les années 70. La marque, vendue à Saint James perd de son prestige, toutefois le label persiste. Dans les années 90, la possibilité pour chaque label de réaliser son potentiel de vente, notamment en ayant accès à la grande distribution, permet au rhum Madkaud-La Digue de refaire surface. En 2007, le label Rhum Madkaud réapparait enfin, sous l'appellation Héritiers Madkaud. La gamme se compose de 5 produits, commercialisés sous 2 marques différentes, Héritiers Madkaud, faisant référence au Carbet, et Madkaud- La digue, étant la marque du Lorrain. Il s’agit de rhums sélectionnés pour leurs spécificités par l’équipe de Stéphane Madkaud, dans les cuvées distillées par Saint James. Tous les rhums Héritiers Madkaud ont été récompensés lors de manifestations internationales depuis 2013, comme la cuvée Castelmore, médaillée d’Or pour le rhum blanc et de Bronze pour le rhum vieux VSOP, au RhumFest De Madrid en 2017.
Hardy
La petite distillerie Tartane, située sur la presqu’île de la Caravelle a produit les rhums Hardy de 1830 à 1993. A cette date, la production fut transférée chez Saint James. La distillerie est ouverte au public qui peut ainsi découvrir un exemple unique d’une petite unité de production artisanale. Le rhum Hardy est produit en quantité limitée, environ 120 000 litres chaque année et n’est distribué par la famille Hardy qu’en Martinique.
Distillerie Depaz (Saint Pierre)
La distillerie Depaz distille les rhums de sa marque, ainsi que les rhums Dillon.
Depuis 1651, au pied du volcan de la Montagne Pelée, on produit de la canne à sucre sur des terres exceptionnelles baignées de soleil. Mais après l’éruption de 1902, il ne resta plus rien de l’habitation Perinelle, propriété de la famille Depaz. Victor Depaz, le fils des propriétaires rentrera alors en Martinique, achètera l’habitation Pécou qu’il réhabilitera, et y installera une distillerie. Il démarre ses ventes le 8 mai 1917, 15 ans exactement après la catastrophe. En 1920, il construira la maison, appelée Château Depaz en raison de sa taille imposante, copie conforme de l’Habitation Périnelle de son enfance. En 1989, la distillerie et 5 hectares de terres sont vendus. Les 120 hectares de cannes à sucre restent la propriété de la famille Depaz jusqu’au décès d’André Depaz, en 1994 et sont cédés à la Martiniquaise. Après un incendie survenu en 2006, de nouvelles installations permettent d’accroitre la production. Les rhums Depaz, distillés dans une colonne créoles en acier de 19 plateaux de distillation et 10 de concentration en cuivre, sont réputés extrêmement aromatiques en raison de la qualité supérieure des cannes cultivées sur leur domaine volcanique. La distillerie puise encore de nos jours une partie de son énergie dans la Roxelane, la rivière d’eau pure venant de la Montagne Pelée, élément essentiel dans l’élaboration du rhum. Depaz exploite 160 hectares de cannes, qui donnent 16 000 de tonnes de cannes broyées chaque année et 1,7 million de litres de rhum, dont une large partie est mise en vieillissement. Depaz détient un stock de 5400 fûts en vieillissement.
Dillon
La marque doit son nom au comte Arthur Dillon qui épousa la propriétaire en 1785.
Le domaine Dillon est amélioré vers 1857 par le maire de Saint-Pierre, qui bâtit une sucrerie et une rhumerie et réhabilite le canal et sa digue. L’Habitation est détruite par un cyclone en 1891 puis reconstruite en 1900. Dans les années 20, elle ne produit plus que du sucre. La production de rhum agricole reprendra en 1954. Après son rachat par le groupe Bardinet en 1967, la production va prodigieusement augmenter pendant les vingt années qui suivront, grâce à un lourd investissement dans des cuves, des colonnes et un chai. En 2007, les rhums Dillon sont installés à Fort-de-France, où les cannes à sucre profitent d’un climat particulièrement ensoleillé, pour se gorger de parfums et d’arômes. On récolte environ 12 000 tonnes de cannes qui fourniront 1,5 million de litres de rhum.
Distillerie La Mauny (Rivière-Pilote)
La Mauny distille les rhums de sa marque et les rhums Trois Rivières et Duquesne.
En 1923, Théodore et Georges Bellonie achètent ce domaine qui porte le nom du propriétaire des lieux de 1749 à 1883, le Comte de Mauny, où l’on produit du rhum dès le 19ème siècle. Le domaine se trouve dans le sud de la Martinique, près de Rivière-Pilote, au cœur des champs de canne à sucre, plantés sur des terres argileuses et très ensoleillées. Les deux frères agrandissent et modernisent les installations pour proposer un rhum de qualité supérieure, commercialisé dans des bouteilles élégantes. La marque rencontre le succès. En 1970, la famille Bellonnie s’associe à la famille Bourdillon pour créer le groupe BBS, donnant lieu à de nouvelles améliorations dirigées par Jean-Pierre Bourdillon, comme l’aménagement des champs de cannes pour les rendre accessibles aux machines et la construction d’une nouvelle distillerie. C’est à son initiative que commencent les longues démarches pour que le rhum agricole de Martinique obtienne l’AOC. Le groupe BBS gère 720 hectares de plantations dans le sud de l’île, là ou le climat est le plus sec. La Mauny dispose de 295 hectares plantés de cannes à sucre et se fournit chez des planteurs du sud pour produire 2 millions de litres chaque année.
Trois Rivières
Le domaine de Trois Rivières situé entre le Diamant et Sainte-Luce est un lieu culturel, permettant aux visiteurs de découvrir le processus d’élaboration du rhum agricole, et la culture de la canne à sucre dans un lieu unique. Nicolas Fouquet y fait construire une forteresse en 1660. L’Habitation Grand Céron, qui compte 2000 hectares, est le plus grand domaine cultivant la canne en Martinique. L’habitation est divisée en trois parcelles distinctes à la fin du 17ème : les Habitations Trois-Rivières, Petit-Fond et Désert. Les parcelles sont réunies au milieu du 20ème siècle. Trois Rivières misera alors sur la qualité et plus précisément sur les rhums vieux en produisant des rhums millésimés. Ses rhums sont alors commercialisés sous les marques Trois Rivières et Duquesne. En 1994, BBS rachète les rhums Trois Rivières et en 2004, après sa fermeture, l’activité de la distillerie est transférée à La Mauny. Le rhum Trois Rivières est distillé dans son ancienne colonne Savalle à 22 plateaux et vieilli en fût de Bourbon. Aujourd’hui, 200 hectares sur les 600 du domaine, sont occupés par la canne à sucre. Le climat, plus sec et plus chaud que dans le reste de l’île, et ses sols argileux et riches, sont des conditions idéales qui favorisent la culture de cannes gorgées de sucre et de parfums. Trois Rivières produit environ 1 million de litres de rhum par an dont 20% environ sont mis en vieillissement.
Duquesne
Le rhum Duquesne est un rhum agricole de la Martinique originaire de Sainte Luce, appartenant à la famille Marraud des Grottes, qui en 1953, rachète le domaine de Trois Rivières. Les rhums vieux Trois Rivières seront ainsi commercialisés sous la marque Duquesne, jusqu’en 1972. En 1994, la distillerie est reprise par le groupe BBS. Aujourd’hui les rhums Duquesne sont distillés par La Mauny, dans leur colonne Brument originelle. Ils sont élevés en fût de chêne. Les rhums Duquesne sont surtout distribués localement.
Distillerie Neisson/Thieubert (Le Carbet)
La distillerie familiale Neisson, créée en 1932 par les frères Jean et Adrien Neisson, est aujourd’hui gérée par la fille et le petit fils de Hildevert-Pamphille Neisson, un descendant des fondateurs. Installée à l'entrée de la commune du Carbet, au nord-est de l’île, la distillerie Neisson produit des rhums agricoles authentiques dans le respect des traditions. Apparus dans les années 70, ils sont aujourd‘hui connus et réputés dans le monde entier et sont souvent récompensés. La famille a toujours fait le choix de rester une entreprise à taille humaine, privilégiant une haute qualité de leurs rhums, à la quantité produite. Sur les communes de Saint-Pierre et du Carbet, elle exploite ses propres récoltes de cannes à sucre, dont la saveur particulière est due aux sols volcaniques à texture sablo-argileuse et à un ensoleillement exceptionnel. Neisson cultive plusieurs variétés de cannes. Avec 40 hectares cultivés et 4000 tonnes de cannes broyées, Neisson produit environ 400 000 litres de rhum chaque année. La célèbre bouteille «Zepol Karé» est une autre distinction des rhums Neisson. En décembre 2016, Neisson a lancé la commercialisation du premier rhum bio AOC de Martinique, l’Esprit Bio affichant 66°.
Distillerie Simon (Le François)
La distillerie du Simon distille les rhums Clément et HSE.
En 1917, la sucrerie Le Simon produit du rhum de mélasse, et ce jusqu’en 1935. Georges Huygues Despointes rachète la sucrerie à son oncle et la transforme en distillerie pour y produire du rhum agricole. En 1986, le regroupement de La distillerie de l'Acajou et de la marque Clément va demander à la distillerie une production de rhum importante. Puis, en 1994, avec l’achat des rhums Saint-Etienne, rebaptisés HSE, la production augmente considérablement, passant de 7 à 800 000 litres de rhum à 2 millions de litres. Aujourd’hui la capacité de production du Simon est de 3,5 millions de litres de rhum par an. Les 27 000 tonnes de cannes broyées chaque saison lui sont fournies par une quarantaine de planteurs. La distillerie dispose de 4 colonnes de type créole, qui produisent chacune des rhums différents. Elle fournit à Clément et HSE du rhum qu’ils sélectionnent, transforment, élèvent et assemblent pour obtenir des rhums uniques.
HSE (Habitation saint Etienne)
Saint Etienne est bâti au 19ème siècle, sur la commune du Gros-Morne à Saint Joseph, au centre de la Martinique. Amédée Aubery en devient propriétaire en 1882, et décide de moderniser la sucrerie pour produire du rhum agricole. La Famille Simonnet acquiert la propriété en 1909 et continue de développer la production. A partir de 1980, la marque est en péril et la distillerie cesse de fumer en 1988. En 1994, la propriété est rachetée et la marque, qui devient HSE (Habitation Saint-Etienne), acquiert ses lettres de noblesse. Souvenir palpable d’une histoire et d’une architecture, la distillerie et son viaduc sont classés à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques en 2012. En 2015, les jardins sont labellisés "Jardin Remarquable". De nos jours, le rhum est distillé par la distillerie du Simon. Les rhums HSE sont des rhums agricoles d’une qualité unanimement reconnue. Tout l’art des Maîtres Rhumiers s’exprime dans leurs créations, leurs rhums sont assemblés, affinés et élevés dans leurs chais du Gros-Morne. HSE, qui produit environ 1,2 million de litres de rhum, est probablement la marque la plus innovante avec des créations uniques, tels des rhums vieux aux finitions particulièrement raffinées de la Gamme Finitions du Monde ou encore des rhums blancs millésimés.
Clément
Homère Clément, médecin, achète l’habitation Acajou en 1887. Il se reconvertit et cultive des cannes à sucre qu’il fournira à l’usine sucrière du François, pendant 30 ans. En 1917, Homère Clément monte sa distillerie. Après sa mort, son fils Charles prend le relais et développe intensément l’œuvre de son père, donnant tout son rayonnement à la marque Clément. Il est un concurrent direct de J. Bally pour le titre de meilleur producteur de Martinique. En 1986 la marque Clément connaît un nouvel essor. A partir de 1988, une partie de la production est transférée à la distillerie du Simon, la réduction, le brassage, l’élevage et l’embouteillage restant chez Clément. En 1996, de nouveaux chais de vieillissement sont installés. Clément dispose de 170 hectares, où les cannes profitent pleinement d’un sol argileux et d’une pluviométrie importante. Clément est le premier producteur à avoir proposé un rhum utilisant une seule variété de canne, la Canne Bleue, qui présente des reflets bleutés et une ligne de saveurs plus soutenue que les autres cannes et surtout qui évolue dans le temps permettant d’éditer des millésimes. De nos jours, les rhums Clément qui produisent environ 1 million de bouteilles, sont présents dans plus de 60 pays dans le monde.
Distillerie J.M.-Fonds Preville- Crassous de Médeuil (Macouba)
Au nord de la Martinique, nichée contre la montagne Pelée, sur la commune de Macouba, l’Habitation Bellevue jouit de conditions idéales pour cultiver des cannes à sucre, offrant aux rhums JM la base de leurs saveurs.
Jean-Marie Martin, acquiert la propriété en 1845 et y installe une distillerie. En 1914, Gustave Crassous de Médeuil, qui possède déjà l’habitation Bellevue, devient le nouveau propriétaire et à ce jour, le domaine est toujours géré par ses héritiers. Située dans un cadre splendide, la plus petite distillerie de Martinique a tout le charme d’un site un peu désuet, avec ses vieux bâtiments rouges et blancs parfaitement entretenus. Avec 100 hectares de cannes, JM produit environ 325 000 litres de rhum, dont une large partie est destinée à vieillir. Les cannes à sucre, qui bénéficient du climat tropical humide et des sols volcaniques des flancs de la Montagne Pelée sont d’une qualité extraordinaire. Par ailleurs, JM utilise une eau de source particulièrement pure. Enfin, un ouillage méticuleux est pratiqué chaque année, ce qui explique que la haute qualité des rhums JM soit régulièrement récompensée dans les différents concours internationaux.
* Le ouillage est une technique qui consiste à remplir régulièrement les fûts par le trou de bonde, afin de toujours maintenir un niveau maximal.
Distillerie La Favorite (Fort-de-France)
La Distillerie la Favorite est une entreprise familiale à la frontière des communes de Fort de France et du Lamentin. Fondée en 1842, cette ancienne usine sucrière devient le berceau de rhums agricoles exceptionnels vers 1909. Henri Dormoy après l’avoir acquise la modernise en la dotant notamment d’un nouveau moulin à vapeur et en installant un réseau ferré pour ramasser les cannes. Une des particularités de la Favorite est de toujours fonctionner grâce à une antique machine à vapeur. L’entreprise est aujourd’hui gérée par André Dormoy, qui perpétue le prestige de la marque en produisant des rhums d’une extrême finesse, réputés être les plus doux de Martinique, dans le plus pur respect des traditions. La Favorite cultive 62 hectares de cannes, ce qui couvre plus de 60 % de ses besoins, la différence étant fournie par des petits récoltants indépendants de la région, et distille environ 600 000 litres de rhum chaque année.
La distillerie utilise uniquement des cannes coupées à la main, pour garantir une fraîcheur optimale.
La cuvée Rivière Bel Air est un rhum blanc «monovariétal», fruit de la récolte 2016, pour lequel seules des cannes rouges provenant de la parcelle Rivière Bel’Air, qui offre des sols très régulièrement drainés et un ensoleillement optimal, ont été utilisées. Les cannes rouges sont une variété créée à la Barbade dans les années 60, particulièrement sucrée et aromatique, nécessitant beaucoup de soins.