Cuba est la plus grande île des Caraïbes proche de la Floride. Elle fut découverte en 1492 par Christophe Colomb qui y introduisit la canne à sucre un peu plus tard. C’est une île hors du temps, avec ses habitations colorées et ses vieilles voitures américaines, où le ron, porteur d’une histoire passionnante, coule à flot.
Car pour les cubains, le ron est bien plus qu’une boisson, c’est une véritable institution, partie intégrante de leur vie et de leur histoire mouvementée, que l’on consomme à toute heure de la journée. Contrairement aux idées reçues, les Cubains préfèrent leur rhum pur, blanc et jeune, plutôt qu’en cocktails, souvent bien trop chers pour eux et destinés aux touristes.
Dans son magnifique livre «Atlas du rhum» Luca Gargano estime que le marché Cubain représente 55 millions de litres, dont 35 millions de rones d’entrée de gamme, sans marque précise.
On trouve de nombreuses marques sur le marché, les plus répandues étant bien sûr Havana Club que l’on trouve partout à moindre coût, Cubay, Mulata, Santero, Caney et Arecha. Mais il existe également de petites marques locales et surtout, des rones artisanaux de qualité médiocre que l’on boit dans les petits bars, et d’autres fabriqués «à la maison» dans des conditions douteuses.. A Cuba, on produit différents rones : blancs jeunes et vieux, ambrés, et vieux.
Le ron Cubain, évoque immanquablement le Mojito, cocktail national, rendu célèbre dans le monde entier par l‘écrivain Ernest Hemingway et que l’on sert toujours aux touristes à La Bodeguita del Medio. Le Daïquiri et le Cuba Libre sont les 2 autres cocktails qui ont fait la réputation des rones cubains.
Bacardi
C’est Don Facundo Bacardi, un catalan, qui fondera la société éponyme en 1862 et proposera un ron léger, plus raffiné, notamment grâce à une levure spécifique et à un nouveau processus de filtration au charbon et à la silice. La qualité du ron Bacardi sera récompensée en 1876 à l’exposition internationale de Philadelphie.
Dès lors, d’autres producteurs comme Matusalem, ou Havana Club développent ce style de ron à base de mélasse.
Mais en 1960, peu après la révolution castriste, toutes les distilleries, 19 au total, sont nationalisées, les biens de la famille Bacardi sont confisqués, ce qui la contraint à fuir vers Miami.
De nos jours, l’empire Bacardi, dont le siège social de se trouve aux Bermudes, est propriétaire de marques comme Martini ou William Lawson’s, et dispose de 30 sites de production, notamment à Porto Rico. Le ron Bacardi est donc cubain, mais élaboré hors de Cuba. C’est également le cas pour Matusalem, maison fondée en 1872, produit en République Dominicaine.
Havana Club
Le ron Havana Club est une autre marque très intéressante. Fondé par un espagnol, Don Jose Arechabala, qui en 1878 acquiert une petite distillerie à Cardenas, c’est son petit-fils qui inventera la recette et déposera la célèbre marque en 1934, notamment aux Etats-Unis. Fuyant Fidel Castro, la famille immigre aux Etats-Unis, abandonnant la marque Havana Club. L’état s’en empare pour distribuer son rhum. En 1962, l’embargo Américain bloque tous les produits Cubains.
Pendant ce temps, Bacardi, exilé lui aussi, utilise également cette marque pour distribuer du ron aux Etats-Unis. En 1993, le groupe Pernod-Ricard trouve un accord avec l’état Cubain qui lui permet de vendre le ron Havana Club en dehors de Cuba et de distribuer ses produits à l’intérieur. Début 2016, le groupe Franco-Cubain a obtenu une autorisation pour vendre son rhum aux Etats-Unis, dès que l’embargo sera levé.
L’histoire du Havana Club n’est pas terminée !
Caney
Parmi les autres marques de ron Cubain, le ron Caney est produit à Santiago de Cuba. Après la nationalisation en 1959, la Famille Bacardi, laissa derrière elle sa distillerie, avec ses fûts, ses Maestros Roneros et leur savoir-faire. En 1962, la marque Caney, surnommé «le ron de la Revolución» voyait le jour.
Legendario
Legendario fut fondé à La Havane en 1946. Dans les années 80, Legendario propose différentes nouvelles boissons à base de ron, dont le célèbre Élixir de Cuba. De nos jours Legendario est distribué dans le monde entier et a ouvert des filiales en Italie, en Allemagne, en France et en Corée du Sud.
Saut de page
Varadero
Citons également Varadero, créé en 1862 avec l’aide du gouvernement Espagnol, Palma Mulata, un des rones les plus populaire, produit dans la région centrale de Cuba à Villa Clara et réputé en Añejo. Sans oublier Santiago de Cuba, produit dans l’ancienne distillerie de Matusalem et qui en serait donc l’ancêtre.
Cubay
Le ron Cubay, fondé en 1964 à Santa Domingo dans la province de Santa Clara, fut longtemps réservé à la consommation locale. C’est en 2010 qu’il commença à être distribué en Europe, puis plus tard dans le monde entier.